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Rock & Folk
August 1976

Author: Philippe Manoeuvre

Album Review

GOES TO HELL
Warner Brothers 56 171 (dist WEA)

As a true metal kid, Alice Cooper stopped interesting me after Killer. I can live without the rest of his discography (from School’s Out to Muscle of Love) because the killer discovered the allure of musical theater, denied his roots, and tried to become the Sinatra of rock — when any teenager could tell you that spot was already taken by Big Jim Morrison. Back in Detroit, it used to belong to Iggy.

Surprisingly, Welcome to My Nightmare won me over: superb production, the Rock 'n' Roll Animal band, and a clever cocktail of low-cost themes (the child and the enchantments, the black widow) mixed with delightfully perverse songs (Alice caught making love to a frozen corpse under the fridge light in “Cold Ethyl”). In short: the big comeback.

And so, we find the head-chopper returning to the world of the undead.

First reservation: This record is supposed to be the soundtrack for a TV show, not an album in its own right.

Second disappointment: Alice no longer rocks for us. In fact, he’s kept only Hunter and Wagner from his prestigious band, losing one of the most outstanding bass players of the century.

Third issue: Unless you’re utterly in love with Alice’s voice, it’s doubtful that Goes to Hell (despite its catchy title) will interest you.

That said, the opening track shows promise — although it lacks the spine-chilling ideas that typically define Cooper’s raids. The second track veers into soul with a disco flair. It’s vaguely boring. Similarly, side two starts with an old-fashioned, syrupy rock track plagiarizing Lennon’s covers without the slightest touch of perversity.

“Guilty,” the next song, tries to rekindle the old flame (but it’s far from Olympian). Steve Hunter throws in two or three flashes of brilliance, which the rhythm section completely fails to exploit. As for Alice, it’s clear he hasn’t set foot on the street in years.

The album ends in cascades of violins, with Cooper indulging in sugary marshmallow fluff, sinking into total collapse alongside inept backing vocals. There’s even a track titled “Wish You Were Here,” which sounds like Santana arranged by Isaac Hayes (dear god!). I’d only recommend listening to it as a last resort — right before pulling the trigger of the gun you’re holding to your head out of sheer boredom.

Yes, we know Alice Cooper is to be taken at second degree. But at this level, sending him to hang in hell (or a discotheque) would mercifully put an end to this nightmare of a recording career.

Good grief, where did I put my copy of Love It to Death?

GOES TO HELL
Atlantic 56 171 (dist WEA)

En vrai métal-kid que je suis, Alice Cooper avait cessé de m'in­téresser après "Killer". Je peux survivre sans la suite de sa disco­graphie (de "School's Out" à "Muscle Of Love") parce que Ie tueur y découvre les vertiges de la comédie musicale, renie ses sources et tente de devenir Ie Sinatra du rock, alors que n'im­porte quel teenager vous dira que la place est déjà prise par Big Jim Morrison, comme dans le temps à Detroit elle était prise par Iggy. Surprise, "Welcome To My Nightmare" m'a emballé: une superbe production, le groupe de "Rock'n'Roll Animal" et un sa­vant cocktail de plusieurs thèmes à bon marché (l'enfant et les sorti­lèges, la veuve noire) associés à des chansons bien perverses (Alice surpris faisant l'amour à un cadavre congelé à la lueur du frigidaire,”Cold Ethyl”), bref: le grand retour. Et nous retrouvons donc le coupeur de têtes dans son retour chez les morts-vivants. Pre­mière réserve: ce disque serait la bande originale d'un show télé­visé, pas un album en tant que tel. Seconde déception: Alice ne rocke plus pour nous. D'ailleurs il n'a gardé de son groupe presti­gieux que Hunter et Wagner, per­dant l'une des plus accortes basses du siècle. Troisième rèserve: à moins d'être totalement amou­reux de la voix d'Alice, il est dou­teux que ce "Goes To Hell" (en dêpit de son titre racoleur) vous intéresse. Pourtant, le premier morceau est prometteur ( encore que sans ces idées è faire frémir qui caractérisent d'ordinaire les raids cooperiens). Le second est de la soul à tendance discothèque. On s'ennuie vaguement. De même, la face deux commence par un vieux rock sirupeux pla­giant les reprises de Lennon sans la moindre touche de perversité. "Guilty", le suivant, tente de ranimer la vieille flamme (qui n'a rien d'olympique). Steve Hunter propose ici deux ou trois flashes, que la rythmique n'exploite abso­lument pas. Quant à Alice, il n'a visiblement pas mis les pieds sur un trottoir depuis des années. L'al­bum s'achève dans des cascades de violons, et Cooper se laisse aller à faire des guimauves dou­ceâtres, tombant dans la déconfi­ture totale, les chœurs ineptes. Il y a aussi un morceau intitulé "Wish You Were Here" qui res­semble à du Santana arrangé par Isaac Hayes (tudieu!) et que je ne vous engagerai à écouter qu'en toute dernière extrémité, juste avant de presser la gââchette du pistolet que vous appliquez contre votre temps. Oui, on le sait, Alice Cooper est à prendre au deuxième degré. Mais à ce niveau, qu'il aille se faire pendre en enfer (ou dans une disco­thèque) mettrait une fin inespérée au cauchemar enregistrant qu'il est devenu. Bon sang, où ai-je bien pu ranger mon "Love It To Death"?

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